PORTRAIT – Sandra, volontaire en Service Civique au Café Sauvage

IMG_4205Sandra a 22 ans, elle est engagée en mission de service civique pour 8 mois au Café Sauvage de Caen, une association affiliée à la Ligue de l’Enseignement de Basse-Normandie. Nous nous y sommes rendus pour la rencontrer et lui poser quelques questions sur son engagement.

 

Peux tu nous présenter ton parcours ?

Je suis originaire de Honfleur pont l’Evêque et je fais mes études à Caen depuis 5 ans. J’ai fait une licence de psycho et je me suis ensuite dirigée vers un master de management de l’économie sociale et solidaire à l’IAE. J’ai commencé mon service civique il y a 2 mois et je poursuis donc mon master 2 en parallèle. Dans ma classe, beaucoup de personnes sont engagées en mission de service civique et nos professeurs sont donc assez arrangeants.

Pourquoi as-tu choisi de t’engager en service civique ?

J’ai fais mon stage de Master 1 au Café Sauvage durant 2 mois et ça s’est super bien passé, je me suis bien entendue avec toute l’équipe qui m’a ensuite proposé de poursuivre avec un service civique. Je connaissais déjà le programme, c’était l’opportunité de continuer au Café Sauvage et je trouvais aussi cool de pouvoir m’engager pour un lieu que j’apprécie. 

J’ai connu le Café Sauvage parce que je fais parti d’un collectif qui s’appelle « La Caentine »; un collectif de glaneurs-cuisiniers qui récupèrent les invendus des supermarchés et puis les redistribuent toutes les semaines ici… j’ai découvert le lieu comme ça. Et puis on organise pas mal de petites restaurations éphémères et on a mit en place, ponctuellement les dimanches, un restaurant à partir de récup’ ici aussi.

C’est quoi les valeurs du Café Sauvage ?

D’abord l’échange : tout le monde vient, se parle, il n’y a pas de frontière entre les gens. C’est vraiment un lieu d’échange.

Il y a aussi le côté solidaire : un café participatif à prix libre. Pour les boissons on met ce qu’on veut en fonction de nos moyens. Il y a aussi des repas. C’est vraiment un endroit ouvert à tous et pour tous, où chacun peut  venir proposer ce qu’il veut. Tout est possible ici finalement.

Comment est financé le lieu et combien de personnes le font vivre?

La Café Sauvage ne touche pas de subventions et fonctionne totalement en autofinancement, par la participation des gens. C’est pour ça qu’on insiste vraiment sur le côté participatif car c’est grâce aux gens que le lieu vit et le financement passe par le bar mais aussi les adhésions etc. Il y a dans la cuisine un tableau qui explique tout : les charges fixes par mois, le prix coutant des boissons et le prix conseillé pour qu’on puisse rentrer dans les charges. Il y a aussi un budget mensuel qui est affiché et on calcule le reste à financer chaque jour. Le but du lieu est donc de responsabiliser les personnes en se disant « Ah il reste ça à financer. Ca coute combien ? Qu’est ce que je dois mettre pour être honnête avec le lieu ? ». Ca marche comme ça pour l’instant et on s’en sort. C’est toujours un peu juste mais ça le fait. Il y a de l’argent qui est mit de côté aussi. Par exemple on peut être appelés à faire une buvette à l’extérieur sur des événements, là il y a une rentrée d’argent qu’on ne compte pas dans le budget pour le Café et donc il y a de l’argent de côté au cas où.

Le lieu existe depuis un an. L’association « Bande de sauvages » quant à elle, porteuse du projet, existe depuis 2012.  Comme on est un bar proposant de l’alcool, on est obligés d’un point de vue légal, que les personnes qui viennent consommer soient adhérentes même si elles ne viennent qu’une seule fois. Depuis l’ouverture du bar, on doit donc se situer entre 5000 et 10 000 adhérents. En terme de bénévoles qui participent vraiment au lieu on est une quarantaine. Sinon la gestion du lieu en elle-même dépend d’un « copil » (comité de pilotage) qui se réunit tous les 15 jours (environs une quinzaine de personnes) mais qui est ouvert à tous. C’est difficile de donner un chiffre car c’est vraiment un collectif et chacun peut venir participer sur certaines choses pour un moment donné, être moins investi ensuite et finalement revenir  plus tard: c’est très fluctuant.

Quelles sont tes missions en tant que volontaire ?

Officiellement je co-anime le projet.  Plus concrètement je gère les bénévoles, je leur fais des formations, je gère les emplois du temps et les permanences, auxquelles je participe aussi comme tout le monde, pour vérifier qu’il n’y a pas de trous. Je co-anime les réunions etc… Je mets aussi en place des petites choses, des petits ateliers. D’ailleurs chacun peut venir proposer des ateliers : cuisine, bricolage… On est 3 volontaires en service civique ici : Matthieu qui est plus en lien avec les partenariats et évènements extérieurs et Marine qui s’occupe de la communication.

Qu’est ce que tu penses que ça va t’apporter  en terme de compétences ?

Premièrement : apprendre à être en collectif et prendre des décisions en collectivité. Ce n’est pas quelque chose qui était facile pour moi, par exemple de trouver sa place dans les réunions etc, être présent mais pas trop et puis laisser les autres personnes s’exprimer. Ca passe aussi par les gens qui viennent au café, car il y a de tout profil et c’est pas toujours facile d’être dans l’échange avec tout le monde mais ça te fait progresser d’y être confrontée. J’ai appris à trouver l’équilibre dans tout ça. Et puis d’être là tous les jours, tu commences à t’approprier le lieu et connaître tout le monde. A force d’y être on met notre pâte dans l’organisation et du coup j’ai trouvé ma place.

Et après ?

Je vais terminer mon master et ensuite j’aimerais voyager, prendre un temps, peut être 1 ou 2 ans pour découvrir le monde. Pour quoi pas faire un service volontaire européen. Et en ce qui concerne mes perspectives professionnelles c’est compliqué encore. Je ne sais pas trop ce que je veux faire, mais vis-à-vis de mon master et de ma mission ici, ca me donne envie de continuer dans l’associatif.

Contact

Café Sauvage
36 rue Saint Manvieu 14000 Caen

cafe-sauvage@gmx.fr

Nadia GIERLOTKA