Aujourd’hui, les routes sinueuses de la campagne normande nous amènent à une petite ville nommée Saint Pierre sur Dives, habitée par quelques 4000 Pétruviens. Il s’agit d’une ville de charme et de patrimoine où s’organisent ballades, fêtes et foires en tout genre, avec son ambiance familiale et chaleureuse que l’on retrouve dans la plupart des villes rurales dès l’arrivée des beaux jours…
Mais à St Pierre sur Dives, c’est une histoire de cinéma que nous comptent une partie de ses habitants.
Le genre cinématographique qui s’y prête?
Film historique, puisque ce cinéma distribue des tickets avec la même machine utilisée à son inauguration, il y a une soixantaine d’année de cela.Il accueille ainsi des enfants dans un lieu qui a marqué l’existence de la ville et de ses anciennes générations.
Film d’amour grâce à la passion du cinéma pour certains, et pour d’autres, la volonté de faire vivre la réflexion collective et les échanges suite aux séances. Un travail de longue halène pour une équipe de bénévoles qui gère ce cinéma dans sa totalité, de la programmation à l’animation en passant par le routage des bobines, la billetterie, ou encore le travail avec les acteurs locaux intégrés à la vie du cinéma.
Au fond, il faudrait peut-être inventer un nouveau genre cinématographique digne du témoignage de ces passionnés, celui de la « Comédie humaine et engagée».
S Y N O P S I S
L’incroyable destin du cinéma Le Rexy :
Les portes rouge du cinéma Le Rexy s’ouvrent comme une levée de rideau pour nous immerger dans une autre époque. En un coup d’œil, on peut voir sur la gauche, l’escalier qui nous mène au balcon, et sur la droite le guichet adossé à la cabine de projection. Celle ci semble encore hantée par l’esprit de M . Foulogne ; à l’époque un des rare fidèles du cinéma qui se trouve être l’ancien et principal exploitant. On raconte, qu’il y vivait la moitié de son temps, et y qu’il y passait même ses nuit.
A l’annonce de son départ, une bande de passionnés refusent de tirer un trait sur le cinéma de la commune et décident de constituer une association pour prendre la relève et redonner un second souffle à ce lieu.
Ils se plongent alors dans la formalisation des procédures (comptabilité, distribution des programmes, la collaboration avec les distributeurs ) tout en revisitant les vieilles mécaniques du cinéma afin de pouvoir « lancer la machine ».
Enfin, armés des derniers conseils de M. Foulogne en tête, et des serpillères et lavettes en mains, ils vont leur donner un coup de neuf pour annoncer la ré-ouverture dès la rentrée. Coup de théâtre: on vient de constater un dégât des eaux qui avait sérieusement attaqué la toiture, risquant de s’effondrer sur les spectateurs.Qu’à cela ne tienne, tout le monde s’y met, même la mairie investi !
Le Rexy se trouve à un tournant de son histoire…
Une lieu de vie et d’animation locale :
Le cinéma ré-ouvre ses portes en septembre 2006, et la diversité de la programmation permet de les agrandir puisqu’elle varie en fonction des publics et des thématiques. En effet, la collaboration des bénévoles avec les écoles, les maisons de retraites ainsi que les agriculteurs locaux démontre la priorité de l’association à satisfaire un large public.
Il y en pour tous les goûts et tous les âges. Nous avons donc le « Ciné filou », le « Ciné seniors », le « Ciné musique » ou encore le « Ciné British ».
Grâce à tout ces efforts, ils sont passés de 4500 places vendues par an à 10 000 depuis la reprise de l’activité. La salle qui se remplit à nouveau devient un lieu de découverte et de rencontre, grâce au temps d’échange habituel en fin de séance, entre spectateurs et programmateurs.
Une préparation du festival Ciné-Champêtre digne d’un Road movie!
Certes investis dans leur commune, les bénévoles ne s’arrêtent pas à leur périmètre. Depuis 4 ans ils consacrent une grande énergie à sillonner les routes à la recherche de nouveaux films pour concocter le programme du festival « Ciné-champêtre » : l’évènement phare du Rexy qui diffuse pendant 10 jours des films portant sur les problématiques de ruralité. La plupart des réalisateurs sont présents pour animer les échanges avec la salle sur des sujets qui touchent au quotidien de cette population.
Autrefois vieillissant et déserté par sa population, Le Rexy est devenu aujourd’hui, grâce à l’investissement incontesté de certains locaux, un cinéma au service de sa population, contribuant à son épanouissement. Autrement dit, pour reprendre les mots d’Albert Dupontel, nos amis du Rexy nous ont montré que
« Le but ce n’est pas de faire du cinéma, mais son cinéma ».
Les acteurs du projet…
& leur répliques
« On avait notre cinéma, on voulait pas le perdre »
Andrée, en charge de l’organisation des ciné-débats et du festival Ciné-Champêtre
« On sent qu’il y a une réelle demande des gens d’ici »
Marcel, projectionniste bénévole.
« A peine le bilan du festival terminé que l’on est déjà reparti dans les salles et les festivals pour dénicher les films qui seront à l’affiche du prochain ! »
Danièle, Secrétaire du Conseil d’Administration-
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